Vous êtes HPI et vous cherchez un professionnel de l’accompagnement : recette miracle ou ingrédients au choix ?

Publié le par Véronique V.

Vous êtes HPI et vous cherchez un professionnel de l’accompagnement : recette miracle ou ingrédients au choix ?

Allez, cette fois, je prends le taureau par les cornes et je tente une réponse à une question qui revient souvent à mes oreilles :

 

« Comment, avec mes singularités et toute ma complexité, faire pour trouver le bon« pro » pour m’accompagner ? »

 

Une question en entraînant souvent une autre, que dis-je, plusieurs autres, en voici une qui s’ajoute fréquemment :

 

« Faut-il que le pro en question soit nécessairement HPI lui-même ? »

 

J’avoue ne pas avoir les réponses, d’où peut-être ma réticence à prendre ma plume, enfin mon clavier…

Mais alors, me direz-vous, pourquoi se lancer dans la rédaction de cet article ?

Eh bien parce que si la question se pose, et à de multiples reprises, c’est qu’une réponse semble nécessaire.

À travers ces quelques lignes, je tente donc une réflexion que vous pourrez enrichir avec vos commentaires.

 

 

Alors, d’un côté, il y a vous, ceux qui n’ont jamais osé se lancer, pour « x » raisons.

 

Et de l’autre, il y a vous, ceux qui en sont à la énième tentative, et peut-être aussi au énième échec, mais toujours dans cette recherche assidue de compréhension et/ou de solutions.

 

Choisir de se faire accompagner, ce n’est pas une décision à prendre à la légère, et ceux qui n’en sont pas à leur première savent de quoi je parle. Pour les autres, c’est peut-être votre instinct qui vous a retenu dans vos tentatives. Quoi qu’il en soit, le problème n’est pas de trouver « un pro », mais de trouver « LE pro » qu’il vous faut à vous. Et vous le savez bien : plus vous avez tenté d’accompagnements en tous genres, plus la problématique s’accentue.

 

Alors comment faire ? Ou plutôt comment faites-vous ? Par exemple, par quoi commencez-vous ?

 

Vous prenez les pages jaunes et vous choisissez au pif ?

Vous allez vous balader en ville et vous relevez les numéros sur les plaques ?

Vous demandez à une copine qui suit une thérapie avec « the expert » ?

Mieux, vous avez une copine psy… si vous alliez la voir ?

Vous avez un ami qui a été voir un coach, vous prenez celui-là ?

Vous demandez à quelqu’un de l’association de HPI ?

Vous demandez à votre ami Google ?

 

Voilà, ça commence ! Les moyens d’investigation ne manquent pas.

Mais avec lequel avez-vous le plus de chance de trouver chaussure à votre pied ?

 

Si les recherches sont un jeu d’enfants pour vous, car poussés par votre soif de découverte et votre curiosité naturelle vous trouvez ce que vous voulez presque toujours quand vous voulez, encore faudrait-il savoir ce que vous cherchez précisément ! À moins que vous ne préfériez laisser la sérendipité faire son œuvre, ce qui est votre droit le plus strict.

 

En tout état de cause, que vous sachiez déjà ce que vous cherchez, ou que vous vous promeniez au gré de vos découvertes, vous êtes porté par le même espoir : trouver une personne digne de confiance, compétente, qui vous comprenne et qui vous apporte quelque chose de positif, pour vous permettre de satisfaire les attentes que vous placez en elle, c’est-à-dire dans votre parcours de développement personnel/professionnel donc en vous.

 

Certains attendent du « pro » des compétences professionnelles et opérationnelles, mais aussi qu’il les comprenne malgré leurs extravagances, qu’il prenne leurs problèmes au sérieux, ET SURTOUT qu’il soit « sympa » dans le sens qu’ils l’aiment bien, qu’il ait un truc qui les intéresse et, peut-être aussi qui les impressionne un peu…Ils doivent avoir « the good feeling », être à l’aise, mais peut-être pas trop, sinon ça va déborder… S’ils n’ont pas ces ingrédients, c’est voué à l’échec. Mais est-ce que pour autant cela veut dire que s’ils ont ces ingrédients c’est le succès garanti ?

 

Il y en a d’autres qui attendent seulement que le « pro » sache quoi faire, qu’il soit compétent, peu importe le reste, du moment que cela les fait avancer.

 

Pas nécessaire d’être devin pour savoir que nous n’attendons pas tous les mêmes choses d’un professionnel pour nous accompagner, et c’est bien normal, nous sommes tous différents et donc en droit d’avoir des besoins et des attentes différents, et finalement, peu importe ce qu’attendent les autres, peu importent les résultats escomptés par les autres, ce qui compte c’est ce que VOUS vous attendez de votre parcours d’accompagnement, du « pro » qui va vous suivre, et de vous aussi…

 

Et dans toute cette histoire, alors, le pro doit-il nécessairement être HPI lui-même ?

 

Il me semble que les choses sont bien plus compliquées que cela, et qu’on ne peut pas faire de raccourci en répondant « oui » ou « non ». Quelques questions, là encore, s’imposent :

 

- Tous les professionnels accompagnant des HPI, qui cherchent sur ce thème, tous ceux qui écrivent sur le sujet, tous ceux qui font des conférences, qui tentent d’apporter une explication, un soutien, une aide sont-ils vraiment tous HPI ?

- Et sinon, ceux qui ne le sont pas : sont-ils vraiment tous « mauvais »/« incompétents » ?

- N’y en aurait-il pas des « excellents » ?

- Et tous ceux qui sont HPI et qui accompagnent d’autres HPI, sont-ils vraiment tous des « experts » ?

- Peuvent-ils accompagner tous les HPI ?

- Ne sommes-nous pas tous « le mauvais » de quelqu’un et « le génial » de quelqu’un d’autre ?

 

Quoi qu’il en soit, comme pour vos attentes, ce n’est pas ma réponse qui compte ni la réponse des autres, mais encore une fois c’est la VÔTRE. Si pour vous c’est inexorable qu’il soit HPI, alors c’est un de vos critères et il est impératif de le prendre en compte, de le respecter, car c’est votre droit. Dans ce cas, c’est validé : il/elle devra être HPI.

 

Si je résume, on a tous des attentes différentes, ce qui compte c’est de pouvoir les définir précisément, le critère que le « pro » soit HPI ou non en fait partie ; une fois qu’on sait ce que l’on recherche, on peut partir en quête et toujours en continuant de se poser quelques questions…

 

Si chacun devrait se demander :

« Qu’est-ce que j’attends d’un professionnel de l’accompagnement ? »,

 

Peut-être faudrait-il aussi se demander :

 

« Qu’est-ce que je recherche exactement ? »,

« Qu’est-ce que je veux pour moi précisément ? »,

 

Envisagez-vous de refaire votre parcours de vie et de comprendre pourquoi vous en êtes là ?

Aimeriez-vous plutôt savoir comment faire pour aller où vous avez envie ?

Savez-vous de quoi vous avez envie ?

Attendez-vous qu’on vous dise comment faire avec vos singularités ?

Préféreriez-vous apprendre comment faire avec vos singularités ?

Ou bien ce sont des 2 dont vous avez besoin ?

Souhaiteriez-vous qu’on vous explique comment les autres fonctionnent ?

Ou…

 

Vous seul(e) possédez les réponses à ces questions… En fonction de vos réponses, vos orientations ne seront pas les mêmes, et en fonction de qui vous êtes, vos besoins, vos choix ne seront pas les mêmes, mais cela vous l’avez compris. Cependant dans tous les cas, si vous vous mettez en tête de trouver un « pro » qui vous accompagne, vous vous retrouverez dans la même situation : faire un choix.

 

Pour se diriger et choisir, il faut prendre en considération UNE NOTION extrêmement importante :

 

Un accompagnement ne dépend pas QUE du professionnel, il dépend aussi de l’investissement de la personne accompagnée.

Effectivement, « accompagner » c’est « avec » pas « pour », ce qui sous-entend que le « pro » ne fait pas « pour la personne », mais « avec la personne », donc en toute logique « sans la personne », autrement dit sans l’implication de la personne : il ne peut RIEN faire…

Le « pro » n’est pas un magicien avec une baguette magique ni un génie qui sort de la lampe pour exaucer vos vœux. Même si parfois il aimerait le faire, il ne le peut pas. Et puis d’abord ça aurait fini par se savoir si « marraine la bonne fée » existait, non ?

 

Puis s’il n’y avait que le « pro » pour travailler, ce ne serait pas VOTRE parcours, mais le sien, et alors quel intérêt pour votre cheminement, pour VOUS ?

 

Résultat, en ayant cette notion à l’esprit, il me semble important, avant de se lancer dans un parcours d’accompagnement, de savoir à quel point on a envie de s’investir, jusqu’où on a envie d’aller, et donc en plus de répondre aux 3 questions précédentes, il faut se poser 2 questions essentielles :

« Qu’est-ce que je suis prêt(e) à faire dans ce parcours ? »

« Qu’est-ce que j’attends de moi ? »

 

Une fois que vous aurez VOS réponses à toutes ces questions, vous rechercherez un professionnel. OUI, MAIS, rappelez-vous que c’est un humain avant tout, quelqu’un avec qui vous allez devoir nouer une relation pour pouvoir vous confier et oser dire ce que vous n’avez jamais dit avant, car si vous ne le dîtes pas, l’autre ne peut pas le deviner et ne fera que supposer alors vous penserez/direz « ce n’est pas tout à fait ça » ou « encore un qui ne comprend rien », et tant que vous ne le dîtes pas si c’est le fond du problème comment l’autre, le « pro », si bon qu’il soit, peut vous aider s’il ne sait pas. Si vous ne lui donnez pas toutes les pièces du puzzle, comment peut-il l’assembler ? Et, comment peut-il vous permettre à vous de l’assembler pour que vous y trouviez une cohérence, pour vous sentir bien avec ?

 

Pour cela, ne faudrait-il pas que le « pro » en face de vous vous donne l’envie de le faire, suscite chez vous la confiance nécessaire, crée le climat adéquat et vous autorise à vous exprimer ? Il m’apparaît que, pour que vous y adhériez, il faut que vous ayez confiance en lui, que vous le « sentiez » bien, que vous ayez « le bon feeling » !

 

Je dirais que s’il est important de s’assurer d’avoir affaire à un professionnel compétent, que ce soit par recommandations ou par vos recherches minutieuses, il faut aussi poser la question à votre « petit professeur » (analyse transactionnelle). Qui est ce « petit professeur » ? Non, ce n’est pas votre ancien prof de maths de 3e ! C’est votre intuition ! Celle que vous n’osez pas suivre par pure convention. Car c’est bien connu qu’on doit penser avec sa tête et pas avec son cœur ni ses tripes. Pourtant, l’intuition est un réel mécanisme d’analyse, c’est juste qu’on n’en maîtrise pas tout le traitement de l’information. Dans ce cas précis : « choisir un humain pour nouer une relation de confiance et avoir un parcours productif », peut-être, devriez-vous tenir compte de l’avis de votre « petit prof ».

 

Comment écouter son intuition ? Par expérience, je sais que tout le monde ne s’écoute pas de la même façon, l’intuition ne prend pas les mêmes apparences, les mêmes chemins pour chacun, alors affirmer qu’il y a une solution unique, adaptable à tous, serait faux, mais en tout état de cause, si votre petite voix vous souffle un « oui, mais… », n’est-ce pas là le présage qu’il y a quelque chose de « pas très clair » ? Qu’est-ce que cela vous coûterait, à part du temps, que de vous poser d’autres questions avant de vous engager ?

En théorie, quels que soient vos besoins ou vos choix, tous les professionnels de l’accompagnement devraient commencer par vous proposer un entretien préliminaire ou préalable gratuit.

En pratique : vérifiez à la prise de rendez-vous !

 

Cet entretien est d’une extrême importance, pour plusieurs raisons :

 

Du côté du « pro », s’entretenir avec vous à plusieurs objectifs :

- Comprendre en quoi il pourrait vous être utile, ce qu’il peut pour vous

- Comprendre s’il est LE « pro » dont VOUS avez besoin

- Vous orienter, dès cet entretien, dans le cas où il n’est pas celui qu’il vous faut

- Communiquer sur son travail pour clarifier ce que vous pouvez attendre de lui

- Vous informer sur les conditions de l’accompagnement qu’il propose

- Vous assurer de la confidentialité de vos échanges.

 

De votre côté, il vous permet :

- De récupérer toutes les informations qui VOUS semblent nécessaires

- Donc, de poser TOUTES les questions inhérentes et d’y obtenir réponse

- De comprendre en quoi le travail que VOUS pourriez faire avec le « pro » pourrait vous aider

- De donner de la matière à votre « petit prof » pour qu’il vous dise ce qu’il en pense

- Plus généralement de vous faire un avis AVANT de vous engager avec ce « pro ».

 

Du côté du coach, suite à l’entretien, déontologiquement le professionnel est tenu de vous proposer un contrat.

En plus des conditions commerciales (lieu, durée de la séance, nombre de séances, prix, annulation, durée, espacement, contact entre les séances, etc..), il doit y être indiqué l’objet de votre demande pour ce parcours de coaching, l’objectif peut quant à lui se dessiner au fur et à mesure du parcours et peut faire l’objet d’une écriture ultérieure sur le contrat, il en est de même pour les objectifs intermédiaires, dans tous les cas, ils devront y être consignés. Le contrat devra également proposer la possibilité d’établir un avenant en cas d’évolution de vos objectifs, puis il devra préciser que vous êtes libre, comme le coach, d’interrompre quand vous le souhaitez votre parcours de coaching. Pour finir, le code de déontologie auquel adhère le coach est généralement annexé à ce contrat, au minimum, affiché dans son cabinet.

 

Si on voit dans ce contrat une importance commerciale, il faut aussi y voir un autre aspect. Quand vous allez voir le coach, vous voulez arriver à quelque chose, et si vous allez chercher à atteindre votre objectif, le coach a lui aussi ses objectifs à atteindre, et à ce moment-là c’est celui de vous faire monter la 1re marche de votre parcours. Vous grimperez cette marche quand vous vous serez engagé à devenir acteur de votre parcours, et quoi de mieux qu’un contrat pour cela ?

Il y a encore un intérêt mutuel à vous faire signer ce contrat, c’est aussi pour le coach se donner les moyens de vous « recadrer », dans le sens de vous rappeler, au cas où vous vous égareriez dans vos réflexions, ce pourquoi vous êtes là, ce en quoi vous vous êtes engagé, bref, vous rappeler ce que vous voulez arriver à faire, vous aider à retrouver le chemin…Intérêt mutuel, je disais, car on ne sait jamais que le coach s’égare, vous aussi vous pourrez l’aider à retrouver son chemin.

 

Le coach qui ne ferait pas de contrat aura de fortes probabilités de se retrouver dans des embuscades, quelle que soit la personne en face de lui et surtout si elle aime se remettre en question, et/ou adore butiner à droite à gauche des infos, et/ou passe d’un projet à l’autre, et/ou finit rarement que ce qu’elle commence, et/ou travaille sur plusieurs choses en même temps et qui paraissent n’avoir aucun rapport les unes avec les autres, et/ou procrastine, mais qui en fait précrastine, et/ou se posent plus de questions que le coach est parfois capable d’en poser…Bref, il vaut mieux pour le coach qu’il fasse un contrat, l’aventure sera moins tumultueuse !

 

En tant que coach, dans ma conception de l’accompagnement, le contrat est incontournable, et de plus, il m’est impensable de partir dans un parcours sans faire un entretien préliminaire. C’est à la fois une prise de contact, la découverte, la connaissance de l’autre et la possibilité de poser toutes les questions auxquelles vous attendez des réponses, autrement dit de « checker » les critères de la liste et donc d’avoir tous les éléments pour décider si vous y allez ou pas. Et, cela fonctionne des deux côtés, car le « pro » a lui aussi sa check-list, et sans cet entretien, il ne peut la valider, car OUI, lui aussi, a le droit de décider s’il vous accompagne, et il peut vous dire « NON », comme vous pouvez le faire suite à cet entretien.

 

Alors même après avoir défini vos critères, vos attentes précises, choisi quelques « pros », pensez à cet entretien, c’est la dernière étape que vous avez besoin de franchir pour avoir les éléments nécessaires pour prendre votre décision.

 

Quand on est HPI, choisir un « pro » pour être accompagné peut ressembler à une aventure de KohLanta, mais avec ce regard particulier sur le monde, y a-t-il beaucoup de choses qui ne soient pas une péripétie ? En général, quand il s’agit des esprits et des cœurs les choix sont-ils simples ?

 

J’en arrive à la conclusion qu’il n’y a pas de recette miracle pour faire son choix, simplement des ingrédients à mélanger, un équilibre des saveurs à trouver pour régaler ses papilles.

 

Quand même, je retiendrais « qu’une femme ou un homme averti en vaut 2 » et également que si on ne comprend pas toujours les choix de son cœur, ce n’est pas une raison pour les négliger.

 

Il faut à la fois mener une réflexion ET écouter son intuition, son petit professeur, sa petite voix, pour enfin se décider. Si je n’ai pas le mode d’emploi de votre intuition, j’ai une liste d’ingrédients non exhaustive à partager avec vous, et surtout, rappelez-vous que comme bien souvent, il s’agit d’une question de dosage, de curseur, d’équilibre ; « jusqu’où je réfléchis et jusqu’où je m’écoute ? » Vous êtes la seule, le seul à pouvoir jauger et décider…

 

Je vous souhaite une très belle route…

 

 

 

Véronique VIGREUX

Coach Certifiée

Développement personnel et professionnel

Auteure « Coaching en terre inconnue – chez les atypiques HPI »

Mémo : quelques-uns des ingrédients à mélanger et à agrémenter à votre goût

« Qu’est-ce que j’attends d’un professionnel de l’accompagnement ? »

« Qu’est-ce que je recherche exactement ? »

« Le « pro » doit-il être HPI lui-même ? »

« Qu’est-ce que je veux pour moi précisément ? »

« Qu’est-ce que je suis prêt(e) à faire dans ce parcours ? »

« Qu’est-ce que j’attends de moi ? »

 

 

Droit d'auteur image : Shootatwill

Article ©Véronique Vigreux, 2017

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